Retour sur la région qui m'a vue naitre.
Dernière minute, je change de chemin pour en reprendre un que je parcourais souvent, en bordure de mer.
Et puis le choc: ce que je crée, ce que je vis n'est pas ce que je me souviens.. Tout est gris, brumeux, la mer lointaine n'est plus brillante, les arbres moins vert... Tout a changé et c moins
bien...
que se passe t il?
Parce que l'info était juste ( prendre ce chemin là) et ce que je crée est ce que je dois vivre. Dans la matière.
On se pose... Et là, un bateau au loin: on dirait un bateau de pirate, plein de petites voiles, au moins 3 ou 4 mats, j'en reviens pas! On remonte le temps ou quoi, c quoi cette blague...
Je ne suis pas une curieuse au quotidien, ça veut dire que je ne cherche pas particulièrement l'info de chaque chose que je vois, mais là... Je diffuse, et je vais chercher!
"arrête de remonter le temps et de fixer tes souvenirs, ça empêche de vivre le moment présent"
Hein, je fais quoi?
C'est le principe de l'idéalisation du passé: tout est toujours plus beau dans les souvenirs, tout le monde le dit: notre tonton préféré était un géant, les schroumpfs bleus vivaient dans des
champignons, la mer et le ciel sont toujours bleus, etc etc...
Mais en fait, le tonton fait 1m70, et la mer et le ciel ne sont pas toujours bleus!... Et les schroumpfs? Ils vivent bien dans des champignons, mais dans notre imaginations ( c'est pas un
souvenir vécu, enfin... Pas pour moi!).
Mais alors, qu'est ce qu'il se passe? J'idéalise et je crée... Sauf qu'entre temps, j'ai changé, et là ça bug! Mon idéal à changé, donc je ne crée plus la même chose, mais je continue à comparer
avec mes images et idées du passé. Et là, ça marche plus.
Vouloir sans cesse revivre ce que l'on a vécu, c'est impossible quand on accepte de changer, car tout change avec nous puisque c'est nous les créateurs.
Alors idéaliser les souvenirs, c'est essayer d'arrêter le temps, et ça peut pas marcher. Ça empêche de profiter de l'instant présent et ce que l'on est prêts à vivre et créer.
Ccl: j'ai lâché l'affaire. J'ai laissé les choses se poser, pour les voir avec mes yeux de qui je suis aujourd'hui. Les arbres ont pu redevenir vert, l'eau bleue, et les chose ont pu se poser. Je
suis même allée me baigner!
D'autres chose m'ont heurtée mais j'ai pu accepter au final ce qui devait changer dans mon environnement si familier, parce que je ne suis plus la même et que les autres non plus ;-)
Arrêter de figer les choses dans des versions idéales, c'est accepter que l'idéal change aussi. Que les conflits sont passés parce qu'ils ont été vécu pour changer, que les bonnes choses sont
passée parce qu'il y en a d'autres à poser.
Le passé est le passé, ce que nous avons fait et été, ce qui nous a aidé à devenir ce que nous sommes.
Le futur, c'est ce qu'il y a devant nous, ce que nous allons créer, mais cela se décide dans le présent. Et devient à chaque instant un nouveau passé.
Le passé est le présent d'hier, et le futur le présent de demain.
Au final: tout s'écrit en même temps ;-) et rien d'autre à vivre qu'ici et maintenant.